Diminutif
Interview donnée à l'Est Républicain le 26 Juillet 2010.
Le diminutif n'est surtout pas à mettre en parallèle avec le surnom meme si de plus en plus le surnom est le dimunitif d'un prénom.
Le dimunitif socialise... si l'on regarde son etymologie le dimunitif diminue et c'est cela que l'on cherche à faire... diminuer dans le sens infantiliser... On nomme ainsi pour se rassurer on nomme ainsi pour retrouver ce que du passé on a perdu ou oublié... Alex pour alexandra ou alexandre il n'y a non plus de sexualisation dans le rapport à l'autre... le diminutif finalement c'est cette partie de l'enfance, cette partie de nous qui n'a pas encore été atteinte par le monde, par ce qui nous entoure. On est sociabilisé, accessible mais sans les règles , les contours les normes et les dictats de la société.
Le dimunitif vient de l'autre, rarement de soi... on l'accepte ou non on l'autorise à certains ou pas... quand vous presentez un ami sous le dimunitif de "kéké"... celui-là vous reprendra et se présentera à des inconnus sous le nom de "jean-claude"... (exemple véridique)... il faudra mieux se connaitre ou le connaitre pour qu'il accepte d'être "diminué" finalement "accessible".
Le dimunitif est utilisé par les parents pour son enfant quand les parents prennent conscience que l'enfant grandit. la transition de la chair de sa chair à l'enfant, l'être humain qu'il représente se fait par ce rapport d'objet nommé, diminué pour conserver la part qui "appartient" encore à ses parents.
Diminuer le prénom c'est s'approprier la personne... au meme titre qu'un jouet ou qu'une poupée quand on était petit. Dans la relation amoureuse le dimunitif deviendra petit nom... Alex n'aura pas la meme connation dans le couple que dit par ses amis... et pourtant il s'agit du même mot.
On s'approprie l'être... c'est une marque de reconnaissance et d'affection bien sûr mais surtout une marque de domination... le "diminué" l'a été dans un rapport affectif de force avec l'autre... En te diminuant tu m'appartiens et je te suis supérieur... un peu comme un relaton mere-enfant...