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    Prénoms malades

     

     

    Le chapitre qui suit permet de mieux mesurer l'incidence et la réalité du traumatisme lors du choix du prénom. Il s'agit d'un seul exemple mais qui permet au lecteur de réfléchir lui aussi sur des cas similaires de son vécu si tel est ou a été la démarche familiale proche.

     

     

     


    Il m'a été rapporté le cas de parents qui s'étaient occupés d'une petite fille, il y a environ 25 ans, qui avait le cancer. Ils s'étaient pris d'affection pour cet enfant et quoi de plus normal, le jour où ils ont eu une fille de la prénommer identiquement. A la naissance, celle-ci avait un poids relativement peu élevé, ne mangeait jamais assez pour les parents et s'inquiétait de sa pâleur. Cette fille s'est mise à détester son prénom dès l'âge de quatre ans. Elle aurait préférée Anastasia. Elle se plaisait à raconter à son entourage que c'était son vrai prénom. Ces parents communiquaient avec leur fille et un jour lui ont expliqué ce choix. Elle n'existe pas pour elle mais est le substitut d'une autre certainement aujourd'hui décédée. Elle a eu dans sa phase oedipienne l'envie d'en changer, pour une autre, plus «conte de fée», la fameuse princesse qui retrouve son prince charmant, se marie et repeuple le royaume, il n'y a pas normalement de cancer dans les contes et de petite fille qui meure (hormis «la petite fille aux allumettes» mais qui est un cas bien à part). Plus tard, cette fille devenue femme est maintenant hypocondriaque après une longue phase d'alternance boulimique et anorexique. Elle est devenue l'autre dans un certain sens en ne voulant surtout pas lui ressembler et vivre ce qu'elle a vécu. Elle est tiraillée par l'angoisse d'avoir un cancer, de mourir de maladie. Elle associe son prénom à une maladie.

     

     

     


    Au fait quel est-il ce prénom ? Christine, qui vient du Christ, celui qui a souffert sur la croix, mort après une longue et lente agonie. N'allez pas croire que le fait de prénommer votre enfant Christine la conduira à mener une vie où la mort est omniprésente. Mais dans le cas présent d'où vient le traumatisme ? Au départ il y a une petite enfant qui souffre d'un cancer, elle se prénomme Christine. Y a-t-il un rapport de cause à effet entre les deux ? Il faut savoir que cette petite fille était d'origine vietnamienne, les parents ayant fuit par boat-people le pays d'où ils étaient originaires. Ils ont choisi un prénom français pour leur enfant comme cela se fait souvent chez les vietnamiens installés en France. Très catholique, la famille a consciemment choisi de prénommer l'enfant en rapport au martyr que ce peuple avait souffert. Nous avons donc là un premier éléments de compréhension.

    En ce qui concerne le cancer, l'enfant était de faible corpulence sujette indirectement aux privations endurées par les parents de nourriture, d'eau et les mauvaises conditions d'hygiène. Le seul lien direct est donc l'historique de la famille.

     

     

     


    Puis nous avons une famille française qui s'occupe de cette enfant, qui s'émeut, s'attache et la considère comme sa propre enfant. A la naissance de leur fille, il y a projection de ce qu'ils avaient déjà vécu, surtout au niveau émotionnel. On transpose donc le prénom sur le nouveau-né. Christine voit le jour.

     

     

     


    Lorsque je vous demande de penser au drapeau français, il n'y a aucune difficulté à ce que vous visualisiez celui-ci avec ces trois couleurs. Pour un prénom d'enfant, la démarche est la même, d'autant plus si vous avez vécu une relation affective importante. Le fait «d'appliquer» le même prénom, renvois à l'image forgée dans l'esprit des parents par la première Christine. La «nouvelle» enfant permet la continuité de la précédente, poursuivre ce qui a été entrepris et commencé. Dans le cas présent, soigner (soi-nier finalement) et guérir (gai-rire) l'enfant. Christine devient le «lendemain» de Christine. Le prénom n'a pas été choisi parce qu'il plaisait mais parce que c'est une petite fille bien déterminée qui le portait. Ce qu'a vécu Christine durant son enfance et son adolescence est la suite logique du vécu de celle dont elle est le substitut.

     

     

     


    Elle vient aujourd'hui de poursuivre le cycle de la vie et sa première démarche a été de trouver pour sa fille nouvellement née un prénom que personne ne porte, être sûr de ne pas répéter à son insu ce qui lui était arrivé dans le passé, ayant entendu et pris conscience de l'origine de ses traumatismes passés. En prendre conscience est-ce suffisant pour «guérir» ?

     

     

     


    Est-ce le fruit du hasard, mais cette enfant, est née prématurée et développe jour après jour de nouvelles maladies : otite, angine, bronchite, des maladies connues pour avoir des sources psychosomatique... A la moindre infection, cette enfant se retrouve sous antibiotique, au moindre éternuement, la mère s'affole et envisage les scénarios les plus catastrophes. L'hypocondrie de la mère a été projetée sur la fille. Est-ce l'enfant qui est réellement malade ou la mère qui rend malade son enfant. Voilà trois générations où se transmet un traumatisme et en remontant plus loin, de deux générations on rencontre dans cette famille d'autres enfants morts et d'autres névroses similaires.

     

     

     


    Ne pas vouloir répéter, ne pas se «comporter de la même manière que nos parents l'ont fait pour nous, se réduit à reproduire à l'identique le traumatisme mais sous une forme nouvelle en se rassurant que l'on a pas reproduit les «erreurs» du passé. Il ne s'agit pas de faire l'inverse, mais de prendre conscience de ce que l'on a vécu. Accepter son traumatisme, apprendre à vivre avec lui.

     

     

     


    Christine est aujourd'hui «guérit», elle ne souffre plus d'hypocondrie, mais son traumatisme, sa névrose a été projetée sur son enfant. Est-elle réellement guérit ? Finalement non ! Il sera intéressant de suivre l'évolution de l'enfant puis de regarder le prénom de son premier nouveau-né... Une fille peut être ?

     

     

     


    Le traumatisme peut remonter jusqu'à plusieurs générations, ici quatre, l'arrière grand-mère (dont nous n'avons pas parlé), la grand-mère (la mère de Christine), la mère et sa fille. Une relation mère-fille, traumatisante qui est véhiculé par toute la symbolique portée par le choix du prénom, non par le prénom lui-même.

     

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